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 Aah les Bleus... LOL

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MessageSujet: Aah les Bleus... LOL   Aah les Bleus... LOL Icon_minitimeSam 10 Juil - 20:30


Les Bleus



« Va te faire enculer, sale fils de pute. »

Raymond Domenech s’est retourné et a fixé bizarrement Nicolas Anelka puis il a brusquement quitté le vestiaire sous les lazzis des joueurs.



Tout avait pourtant bien commencé.

Une journée tranquille en Afrique du Sud. Comme chaque matin, les bleus s’étaient levés vers onze heures trente. Ils avaient pris leur petit déjeuner dans leurs chambres en visionnant un DVD. Le staff leur avait sélectionné quelques dessins animés, Bambi, Peter Pan et Dumbo et un merveilleux film « Les Charlots font l’Espagne ».

Puis les joueurs avaient appelé leurs sponsors. Le Crédit Agricole leur avait proposé un nouveau spot intitulé « Qui c’est le Mistigri ? » et Les Pompes Funèbres envisageaient le tournage d’un film dans un cimetière de banlieue dont le titre pourrait être « Jouez, nous ferons le reste ».

Quant à Raymond Domenech, il avait été pressenti pour jouer le rôle principal dans « La Loose » un court métrage produit et réalisé par l’Association Française des Maisons de Retraite Médicalisées.

Vers midi, tout ce petit monde se retrouva assis dans le car pullman.

Franck Ribéry racontait sa dernière tournante. Patrick Henry, grand spécialiste de la main, créait des ombres chinoises sur le plancher du bus et chaque joueur tentait d’apprendre par cœur au moins deux phrases de la Marseillaise en vue du prochain match.

Edgard Tonfrik, le directeur de la communication de l’Equipe de France avait même envisagé l’achat d’un prompteur géant que l’on installerait en haut des tribunes du stade au moment de l’hymne national.

Un essai avait même été réalisé deux semaines auparavant mais l’affaire s’était terminée par un fiasco Ce soir-là en effet, le technicien s’était trompé de cassette et avait chargé dans l’appareil les paroles d’une chanson de Lio intitulée « Banana split ».



Seul Nicolas Anelka ne disait rien. Calé contre l’appuie-tête, une oreillette branchée sur NRJ, l’autre sur son conseiller financier, il fixait étrangement le plafond.

A l’arrivée dans le stade, les préparateurs expliquèrent aux Bleus le déroulement de la journée.

- On va s’entrainer cinq ou six minutes, peut-être sept si vous ne transpirez pas trop. Puis vous disposerez de trois heures trente pour signer vos contrats publicitaires et discuter de vos primes.

Ensuite nous irons dans les locaux de la Fiducial Bank of South Africa où vous pourrez discuter avec les plus grands gestionnaires de fortune du pays.

Vers dix huit heures, retour à l’hôtel, séances de photos, puis une heure chez le coiffeur, le maquilleur, la manucure et l’esthéticienne.

En fin de journée, un préparateur vous apprendra comment construire une phrase en français sans utiliser les mots « Ben, voilà, heu, ouais, con, bof… » et après cette dure journée, vous aurez droit à quelques heures de repos…

Nicolas Anelka se tourna vers Raymond Domenech.

- Coach, je ne me sens pas bien dans cette équipe, si tu me laisses faire, j’ai une super idée pour gagner ce Mondial.

- Des idées toi ? laisse-moi rire et essaie plutôt de toucher au moins une fois la balle…

Anelka ne répondit pas. Il lança un regard haineux vers son entraîneur et rejoignit les autres joueurs qui commençaient à se préparer dans les vestiaires. Au bout de cinquante minutes, les footballeurs entrèrent sur le terrain, poussés de la main par une équipe d’anciens catcheurs qui les aidait à grimper les marches d’escalier ou parfois à traverser les couloirs des stades lorsque ceux-ci étaient trop longs.

L’échauffement dura trente huit secondes, après quoi le bon Raymond procéda à la répartition de l’équipe en deux parties en vue d’un échange de balles.

Soudain, l’entraîneur entendit un horrible cri :

- Coach, coach… c’est quoi cette chose ! s’exclamait un joueur, le visage horrifié.

Raymond Domenech s’approcha du centre du terrain. Certains Bleus s’étaient caché le visage sous leur maillot, d’autres restaient tétanisés par la peur.

- Mais qu’est ce qui vous arrive les gars ? s’inquiéta le sélectionneur.

- Là… Cette chose… cette chose monstrueuse qui roule par terre…

- Mais !!... C’est un ballon de football !!... répondit Domenech en tentant de calmer la peur de son équipe. Lorsque vous êtes sur la pelouse, vous devez essayer de donner des coups de pied dedans pour marquer des buts.

- Mais, c’est sale et ça va salir nos chaussures de marque !

- Ne vous en faites pas, le terrain sera désinfecté avant le match, rassura l’entraîneur.

Les paroles de Raymond calmèrent les joueurs qui semblèrent respirer de soulagement.

Mais Anelka continuait de faire la tête et refusait de jouer avec ses camarades.

- Coach, coach, il faut que tu m’écoutes, la bonne équipe, je la connais coach...

- Quelle équipe Nico ? s’énerva Domenech…

- Avec les petits djeunes on peut gagner le Mondial...

- De qui tu parles Nico ?

- Mes petits gars… l’équipe de la cité de là où qu’elle habite ma mère… ils jouent au foot depuis longtemps…

- Et tu les connais ces jeunes ?

- Ouais coach, il y le djeune Eric Ferrand que la mère elle est boulangère dans la Cité des Castagneurs, y a aussi le petit Niels Hutt le mec belge rigolo ouais, aussi y a Julien Salles que la sœur c’est une copine à ma mère, y a le jeune mec cool qui arrive du Sénégal Bongo Kulé qu’il s’appelle et le frangin à mon garagiste qui s’occupe de ma Ferrari c’est le jeune Jérôme Vatteux, ouais puis y a des mecs sympas aussi comme mon pote Francky Fyddeupe un anglais qu’il arrive de Suède que le père qu’il est en taule à Poissy…

- Ecoute Nico, tu es sympa de penser à ces petits jeunes qui aiment le foot mais on ne construit pas une équipe avec des amateurs, il faut du temps, de l’entrainement…

- Ouais bon, ok coach.

Anelka se terra dans un coin du terrain et regarda ses copains taper le ballon en continuant à faire la gueule.



La journée avançait et les joueurs accusaient de la fatigue. Les bras notamment, les faisaient atrocement souffrir… Et les oreilles aussi. L’usage intensif du téléphone portable avait provoqué un froissement de leurs muscles carpiens ainsi qu’une inflammation du tympan.

Le médecin de l’équipe, le Docteur Grossous les avait mis en garde :

- L’usage intensif du téléphone portable peut aussi provoquer une lente détérioration des cellules du cerveau.

Mais Raymond Domenech avait rassuré le praticien : de ce côté-là, on ne courait aucun risque.



Arrivés dans l’hôtel cinq étoiles, les Bleus grimpèrent immédiatement dans leurs chambres aidés par les membres du staff qui leur indiquaient l’étage et les numéros des chambres dont les joueurs ne se souvenaient jamais.

Anelka ne souriait pas. Il fila dans son appartement et se jeta sur son lit pour terminer son album de coloriage entamé deux mois auparavant et qu’il n’arrivait toujours pas à terminer.

Au bout de cinq minutes, il appela la réception :

- Ouais là, la meuf là, y a lézard, faut que tu me passes le looser, je sais plus comment son blaze le keum…

La réceptionniste du rez-de-chaussée demanda à son interlocuteur qu’il répète une deuxième fois la phrase. Licenciée en langues étrangères, elle parlait couramment l’anglais, l’italien, l’espagnol, le wolof, le monégasque et le français, mais là, elle ne comprenait pas ce que demandait le footballeur français. Elle avait certes entendu parler de ce nouvel idiome né en Région parisienne que l’on appelait le « neuf trois » mais elle ne possédait pas suffisamment de notions pour soutenir une conversation dans cette langue.

- Plait-il ?

- Ouais OK moi aussi tu me plais bien la meuf mais c’est Domenech que je veux là ouais…

- Je comprends monsieur. Vous désirez que je vous mette en relation téléphonique avec monsieur Raymond Domenech, n’est-il pas ?

- Quoi relation ! je suis pas une fiotte moi je suis un keum pas une tarlouze, je veux lui parler là…

La réceptionniste comprit que son interlocuteur désirait parler à son coach.

- Allô coach ! c’est Nico…

- Oui, qu’est ce que tu veux encore, demanda Raymond, excédé par les sorties régulières de son joueur.

- Coach, c’est pour le djeunes, quand est ce que tu les prends dans l’équipe ?

- Mais nom de dieu, Nico, tu me les brises avec cette histoire de jeunes ! Pour l’instant il faut se consacrer aux matches pour passer le premier tour, tu ne dois penser qu’à cela…

- Ouais ok coach… Mais pourquoi tu dis que je suis un con sacré ?

- Oh mon dieu ! soupira Domenech en raccrochant le téléphone.



Vers vingt heures trente, les Bleus descendirent pour dîner dans la salle à manger de l’hôtel. Sur un des murs du restaurant, une chaîne diffusait en permanence les cours des Bourses de New York, Londres et Tokyo. Sur un autre écran les joueurs étaient directement branchés sur Bercy.

Le menu proposé par le Chef sembla convenir aux Bleus : Avocat aux Gros Sous, Quenelles Financières, Loup en Mille feuilles de Match et Filet de Cages Adverses Réduites, pour toute l’équipe.

En y ajoutant une Raie en Beur Noir pour Ribéry qui suivait un régime pour remonter son taux de testostérone.

Au dessert, Salade de contrats au Jus de dollars.

Le tout arrosé d’un petit vin de Château la Pompe à Zahia et pour ceux qui ne buvaient pas d’alcool… oui, il y en avait… une bouteille d’Hépar Dugateau, une eau pétillante, sonnante et trébuchante

Repus, le ventre plein et le foie bien arrosé, les joueurs remontèrent dans leur chambre vers minuit, accompagnés chacun par une spécialiste sud africaine, chargée de leur donner quelques notions sur les coutumes de leur pays. Ce soir-là, les jeunes filles devaient leur montrer la manière la plus judicieuse de souffler dans une vuvuzela.



Nicolas Anelka ne trouvait pas le sommeil. Il tournait et retournait dans son lit. Vers trois heures du matin, excédé, il alluma le récepteur de télévision.

Trois minutes après, Raymond Domenech fut réveillé en sursaut par le téléphone.

- Ouais… que se passe t-il ?

- Coach, c’est Nico là… je comprends pas là….

- Mais qu’est ce qui t’arrives encore Nico ? tu as vu l’heure !!

- Coach, j’ai allumé la télé, y a que des programmes en anglais et je voulais voir un film… y faut me faire régler cette télé coach… elle marche pas…

- Mais Nico… nous sommes en Afrique du Sud… tu piges ? en Afrique du sud !!… On parle anglais ici…

- Ouais, bon, je savais pas coach qu’on était en Afrique… j’ai vu plein de keums blancs… je croyais qu’en Afrique y avait que des renois…

- Mon dieu !!.. Pauvre de moi !!... le coach raccrocha.



Le lendemain matin, la mine défaite… et le crayon aussi !... les Bleus se retrouvèrent au rez-de-chaussée de l’hôtel. Un à un, ils grimpèrent dans le bus qui devait les emmener vers le stade. Visiblement fatiguée, l’équipe ne semblait pas vouloir s’entraîner, ni même discuter avec les gens du staff qui suivaient dans quatorze bus, deux avions cargos, quatre limousines et quinze vélos.

Le pullman démarra lentement sous les cris d’encouragement des supporters français… des supporters ?… disons plutôt d’un supporter français qui voulait se rendre au chevet de sa mère malade dans un petit village de l’Aude près de Narbonne et avait acheté par erreur un billet d’avion pour Durban.

Après avoir contourné l’hôtel, notre vedette internationale poussa soudain un cri qui réveilla ses camarades.

- Coach, coach, on va se planter et avoir les keufs aux fesses là, comme le chauffeur y conduit on va avoir un accident…

Raymond Domenech rassura calmement Anelka.

- Nico, nous sommes en Afrique du Sud…. Et en Afrique du Sud, les voitures roulent à gauche, comme en Angleterre… tu piges ?

- Ouais coach, je pige… ici en Afrique du Sud les voitures roulent à gauche… ouais coach, mais les bus ???

Le sélectionneur sentit l’évanouissement arriver mais il ne dit mot.

Après quelques minutes de trajet sous une escorte de motards de police et d’une compagnie de véhicules blindés, l’équipe de France arriva une nouvelle fois aux portes du stade pour suivre l’entrainement quotidien.

Au moment de descendre, Anelka s’adressa encore une fois à Domenech.

- Coach, tu as pensé aux djeunes que je t’ai causés, y peuvent gagner eux, ils ont la pêche.

Le coach ne répondit pas. Il serrait les poings et tentait de conserver son calme.



Au bout de trois minutes d’entrainement, les Bleus, visiblement à bout de sous…. de souffle, pardon, regagnèrent les vestiaires.

Une équipe de trente kinés, douze médecins, onze infirmiers, quatre anesthésistes, cinq ophtalmos, huit otorhinos se précipitèrent vers eux pour prendre leur pouls, leur température, regarder le fond de leurs oreilles, de leurs yeux, vérifier leur dentition, leur langue… mais pas leur nombril qu’ils avaient coutume de regarder seuls.

Yann Gourcuff souffrait d’une tendinite de l’index gauche due à une frappe trop vigoureuse sur un clavier de mobile, d’autres d’une luxation des tendons du majeur de la main droite causée par les gestes de remerciements appuyés qu’ils adressaient régulièrement aux journalistes.

Finalement tout rentra dans l’ordre rapidement : les Bleus pourraient à leur retour affronter dans soucis la dure épreuve de signature de contrats de pub.



C’est au moment de quitter le stade que l’incident éclata.

Nicolas Anelka s’adressa encore une fois à Raymond Domenech.

- Alors coach, tu penses quoi sur ce que je t’ai dit là ?

- De quoi tu parles Nico ?

- Mais des djeunes qui jouent au foot…

- Mais à qui tu penses exactement ?

- A qui je pense coach ? Je te l’a dit, aux petits keums, eux au moins ils marquent des buts..

- Mais quels petits keums, Nico ?

- Ben… les gosses du club de foot de ma cité qu’elle habite ma mère… Jérôme, Eric, Bongo, Julien, Francky, Niels… et toute la bande..

- Mais qui c’est ces jeunes ? Je ne les connais pas. C’est quoi leurs noms ?

- Oh coach ! Vatteux, Ferrand, Kulé, Salles, Fyddeupe, Hutt…



Max Clanet


Merci à Yves Devalckeneer !
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